Aujourd’hui, à l’heure où j’écris, les enfants sont en vacances, à la maison et, même si je travaille, ma routine est « cassée ». Je suis un animal routinier et depuis que j’en ai pris conscience, ça m’aide énormément dans mon quotidien. On apporte souvent une connotation négative au mot « routine » mais, à mon sens, c’est ce qui se rapproche le plus d’une aide, d’une direction à prendre afin de nous délester d’une charge mentale superflue. J’ai tendance d’ailleurs à préférer l’abord anglais de la définition à notre vision très française (comme souvent…) Chez nous, on considère que la routine ferait obstacle au progrès alors que chez nos amis anglo-saxons il s’agit juste d’actions répétées de manière régulière sans connotation péjorative.
Qu’est ce qu’une routine? C’est donc quelque chose qu’on fait de façon répétée et mécanique. C’est une habitude ancrée dans nos quotidiens. De la même manière qu’on ne se demande plus si on se lave les dents, on intègre des actions qui vont faire partie de nos journées sans même qu’on se pose la question de savoir si on va avoir assez de temps, de motivation ou autre. Plus important encore, c’est quand on est privé de sa routine qu’on prend pleinement conscience du bien qu’elle nous fait.
Je vais te parler de ma routine pour que tu puisses imager les choses. Je sais, c’est acté dans mon cerveau, que je vais au crossfit le mardi et le jeudi à 7H30 et le samedi à 12H30. Je sais que je me couche vers 21H30 22H. Je sais que je bois un verre d’eau au réveil. Je sais que lance une lessive tous les soirs, je sais que je lis au moins 20 min tous les matins… Toutes ces habitudes rythment mon quotidien. Je ne me pose même pas la question de savoir quand je vais aller au crossfit par exemple ou quand je vais avoir le temps de faire une lessive. Je retire donc un poids de mon cerveau, je n’ai plus à y penser et ça laisse de la place pour les autres tâches. Plus de place pour ce qu’il reste à faire = moins de stress, plus d’organisation, moins de place au débordement.
Tout ça peut te sembler rigide voire triste. Tu te dis que l’improvisation n’a du coup plus sa place dans un quotidien aussi rythmé par l’habitude. Au contraire! Plus tu organises ta vie et ce qui se répète en routine, plus tu disposeras de temps libre pour improviser si tu le souhaites et si ça te fait du bien. C’est juste une question de discipline. Discipliner sa vie permet de laisser la place à ce petit grain de folie qui te manque car tu es trop absorbé(é) par le quotidien et la charge mentale de tout ce qui t’incombe. J’irai même encore plus loin en disant que la discipline t’aidera à moins culpabiliser les moments où tu « relâches ». Et crois moi, avec 3 enfants, j’ai souvent besoin de lâcher!!!
Quand je suis en vacances, ou quand les enfants ne sont pas à l’école, quand le rythme établi est « cassé », ça me perturbe. Je n’ai aucune gêne à le dire ici. J’ai besoin de ma routine sinon tout part dans tous les sens : mon alimentation, mon rythme de sommeil, ma tenue de la maison… Au final, je mange mal, je dors mal, c’est le bordel dans ma maison et dans ma tête! Si je ne peux pas faire de sport, je me sens irritée et je sais qu’il manque quelque chose dans ma journée. Je me couche avec des tas de choses en tête et un énorme sentiment d’inachevé.
Alors, en effet, certains fuient la routine comme la peste, mais si on se pose bien et qu’on est honnête avec soi-même, on s’aperçoit qu’on a tous créé nos petites routines si insignifiantes puissent elles paraître. Les routines sont nos meilleures alliées pour un quotidien plus serein. A nous de travailler sur ce qui convient de ritualiser pour être en accord avec ce qui nous fait du bien.